« Il a fallu trouver la bonne technologie »

Après des études en électronique et informatique, Sylvain Auvert a monté une première entreprise dans le secteur de la chirurgie ophtalmique et des bio-matériaux. Il l’a revendue 16 ans plus tard puis s’est occupé d’une propriété en Dordogne. Cofondateur de MYWAH en 2015, il a piloté la mise au point technique de la fontaine à vin Edgar. Entretien.

Comment est née l’idée d’Edgar ?

En regardant les fameux tonnelets de Puech Haut, signés par des artistes. Avec Sophie Blum, cofondatrice de MYWAH, on s’est dit que ce serait bien de concevoir une machine qui puisse servir du vin au verre, à la bonne température, le plus rapidement possible. On était dans le Midi, il faisait chaud, on buvait du rosé. Il faut que le rosé soit frais, sinon ce n’est pas bon ! La question de la température du vin était donc importante dès la conception du projet.

La mise au point de la machine a été longue ?

Il nous a fallu trois ans pour mettre au point son architecture et pour construire un premier prototype. On savait ce qu’on voulait : une machine qui serve le vin au verre à la bonne température, immédiatement et en continu. C’est cette triple exigence qui rendait le projet complexe. Il existe des machines qui servent le vin au verre à la bonne température, mais aucune ne le fait aussi rapidement et sans interruption. Il fallait donc l’inventer. Au début, nous arrivions à avoir du vin à la bonne température, mais pas en continu, ou alors du vin en continu, mais pas à la bonne température. Il a fallu trouver la bonne technologie, les bons partenaires pour la mise au point du prototype. Aujourd’hui, Edgar est la seule fontaine à vin qui puisse servir 240 verres à l’heure à la température souhaitée sans aucune interruption. Et cela, quelle que soit la température de stockage des éco-recharges. C’est une innovation décisive par rapport aux autres fontaines à vin.

La température du vin est précise au degré près ?

Oui. Chacun des trois vins que contient Edgar est servi à sa température idéale : ce n’est évidemment pas la même pour un rouge ou un rosé, par exemple. La machine est pilotée par un algorithme qui est le coeur du système. Il tient compte de plusieurs paramètres : la température ambiante, la température des packs de vin, la quantité versée dans chaque verre, etc. C’est cet algorithme, allié au choix de la bonne technologie de refroidissement, qui permet d’amener en quelques secondes un vin de 20 à 7° par exemple.

Un autre atout d’Edgar, c’est qu’il s’agit d’une machine connectée…

C’était un autre impératif. Edgar recueille et envoie à un serveur informatique des données sur le nombre de verres servis, à quelle heure, etc. L’utilisateur — restaurateur, hôtelier, … — a accès à toutes ces données, à partir d’un smartphone par exemple. La machine prévient lorsqu’une poche est presque vide et qu’il faut la changer, ou lorsqu’il faut prévoir une maintenance. Du côté de Mywah, nous savons précisément combien de packs ont été consommés, puisque chacun d’eux est identifié par une puce RFID.

Quelles sont les prochaines étapes, du point de vue technique ?

Nous en sommes aux premiers prototypes. La machine fonctionne bien, mais elle va encore évoluer. On travaille notamment à réduire sa taille et son poids, ce qui implique de miniaturiser le groupe froid. Nous voulons aussi qu’elle puisse accueillir des packs différents, jusqu’à 5 litres. Et, à terme, nous souhaitons pouvoir la proposer aux particuliers. Ce sera le deuxième étage de la fusée.