Elle avait disparu progressivement dans les années 1970-1980, à l’ère des supermarchés et du tout-jetable, et ne subsistait plus guère qu’en Alsace. Aujourd’hui, la consigne des bouteilles en verre fait son grand retour en France. De jeunes entreprises raniment cette filière écologique à Lille, Nantes, dans la Drôme et le Jura, et même à Paris.
Les consommateurs vont réapprendre à rapporter leurs bouteilles à la supérette ou au supermarché, de la même façon que, dans les années 1960, on les rendait à l’épicier moyennant quelques centimes de franc. Les bouteilles étaient ensuite lavées et réutilisées jusqu’à 50 fois, comme cela se pratique encore couramment chez nos voisins allemands, belges ou néerlandais.
En France, c’est une autre option qui a été choisie : le recyclage, qui consiste à collecter les bouteilles puis à les fondre pour en faire de nouvelles. De nos jours, environ 85% des bouteilles en verre sont ainsi recyclées. Mais cette filière a ses inconvénients. D’une part, on ne collecte pas toutes les bouteilles. Et puis, pourquoi casser une bouteille qui peut encore servir ? Enfin, le transport de toutes ces bouteilles vides est très énergivore, de même que les fours dans lesquels elles sont fondues à 1500°.
Les choses sont en train de changer, grâce au développement de la vente en vrac, du zéro-déchet et des circuits courts. Ce sont souvent des initiatives locales qui permettent le redémarrage de la consigne. En Loire-Atlantique, les frères Marzelière ont ouvert une brasserie bio avec, dès le départ, un circuit de réemploi de leurs bouteilles de bière. A Lille, Gérard Bellet fournit des bouteilles consignées pour les clients des magasins de vrac (vin, huile, etc.). Le nom de sa PME est à lui seul un clin d’oeil : « Jean Bouteille »… Les pouvoirs publics encouragent le mouvement. Le Premier ministre a même annoncé récemment l’instauration d’une consigne sur certains emballages plastiques.
La redécouverte de la consigne en France suscite cependant l’inquiétude de la filière de la collecte et du recyclage, qui craint une baisse de son chiffre d’affaires. Mais l’exemple d’autres pays, comme l’Allemagne, montre que les deux filières peuvent cohabiter sans heurt et se compléter pour le bien de tous.
MyWah, de son côté, contribue à économiser l’énergie et à réduire les déchets en utilisant, pour son bar à vin Edgar, des éco-recharges entièrement recyclables, là où la concurrence en est restée aux bouteilles lourdes, fragiles, chères à transporter et à recycler.
(photo Yon Mora / Flickr CC BY 2.0)