Inventée au XVIIe siècle en Angleterre, la bouteille de vin en verre vit sans doute ses dernières heures de gloire. Lourde, fragile et encombrante, elle ne cesse de perdre du terrain face à la concurrence du Bag-in-Box (BIB), léger, pratique et écologique.
Encore marginal il y a 20 ans, le BIB pèse déjà 40% des parts de marché en grande distribution, et pourrait représenter 50% des ventes d’ici à 2020 en France.
On a cru un moment que la bouteille de verre allait conserver son monopole en ce qui concerne les vins fins. Parce que les amateurs y sont attachés, et parce que le BIB semblait réservé aux vins courants. Ce n’est plus vrai aujourd’hui : de plus en plus de vins AOC et même des vins de château sont conditionnés en BIB. Bibovino, une chaîne de boutiques dédiée à la vente de vins en BIB, mise ainsi sur les vins de qualité. Avec succès.
La bouteille permet certes de faire vieillir les vins de garde. Mais son empreinte carbone est élevée : il faut la transporter avec précaution, la stocker dans de bonnes conditions de température et d’humidité, et, une fois vide, s’en débarrasser dans un conteneur spécial afin qu’elle soit recyclée. Sans parler des bouteilles bouchonnées : 2 à 5 bouteilles sur 100, selon les statistiques (et selon le type de bouchon) présentent ce défaut redouté par les consommateurs.
Surtout, la bouteille est mal adaptée aux nouveaux modes de consommation, en particulier à la montée en puissance du vin au verre. Au restaurant, on commande moins souvent une bouteille : chacun veut choisir son vin, qui n’est pas forcément celui du voisin, et maîtriser sa consommation. Chez soi, on hésite à ouvrir une bouteille pour partager un verre ou deux, par crainte du gaspillage. Le BIB correspond bien à cette nouvelle forme de consommation fractionnée et modérée, contrairement à la bouteille. D’où son envolée spectaculaire ces dernières années.
(photo CC BY 2.0 James Temple https://bit.ly/2TrilX8)