De la Toscane à Edgar, la vente de vin « sans contact » se renouvelle

L’ancêtre du bar à vin Edgar est né dans la Florence des Médicis, au XVIe siècle. A cette époque, on voit apparaître des « fenêtres à vin » sur la façade des palais appartenant aux grandes familles de la cité. Ces « finestrini » ou « buchette », sortes de passe-plats d’environ 30 cm sur 20, permettent la vente de vin « sans contact ». Bien sûr, au XVIe siècle, il n’est pas encore question de verser le vin au verre, à la bonne température, immédiatement et en continu, comme le fait Edgar de nos jours.

Mais le procédé permet tout de même de limiter les contacts entre vendeur et acheteur, en un temps où les épidémies de peste se succèdent en Europe. Il suffit au client de se présenter avec une bouteille devant la fenêtre et de se signaler en frappant sur le panneau de bois qui la ferme. A l’intérieur du palais, un caviste remplit la bouteille et la replace, moyennant paiement, sur le rebord de la fenêtre. Les grands propriétaires florentins peuvent ainsi écouler directement la production de leurs vignes. Quant aux habitants, ils ont la possibilité d’acheter du vin à moindre coût et sans trop de risques de contagion.

Massimo Casprini, un érudit qui se passionne pour l’histoire des « finestrini del vino » (il leur a consacré un livre publié en 2005), a recensé 267 de ces fenêtres en Toscane. Certaines ont été rouvertes ces dernières années pour servir aux passants des glaces, des cafés ou même des cocktails !

Aujourd’hui, en ces temps de coronavirus, il existe un moyen moderne pour servir le vin sans contact : mis au point par une start-up française, Edgar est un bar à vin innovant, design et écologique. Aussi pratique que les finestrini, il s’installe aisément sur un comptoir, dans un restaurant ou dans un espace dédié. Il garde le vin à l’abri de l’air et de la lumière, jusqu’à la dernière goutte. Il peut être utilisé par le personnel ou directement par le client. On le verra peut-être bientôt à Florence, bien calé dans une fenêtre à vin !

Sources : le site de l’association culturelle « buchette del vino » (en italien) et l’article publié dans « Nice Matin ».

Crédit photo : Christian / Flickr CC BY-SA 2.0