La fin du règne de la bouteille

Mais pourquoi les bouteilles de vin ont-elles une contenance de 75 cl ? On a dit beaucoup de bêtises à ce sujet. Pour les uns, ce volume correspondrait à la capacité pulmonaire moyenne des souffleurs de verre. Pour d’autres, à la consommation quotidienne d’un individu au XIXe siècle.

En réalité, c’est pour des raisons historiques et commerciales que les négociants bordelais ont adopté le format de la bouteille de 75 cl, qui est aujourd’hui encore la plus répandue. C’est ce qu’explique Jean-Robert Pitte dans son livre : « La Bouteille de vin, histoire d’une révolution » (Tallandier). Au XIXe siècle, les producteurs de vin de Bordeaux exportent surtout vers l’Angleterre. Comme chacun sait, les Anglais ne comptent pas en litres, mais en gallons (un gallon impérial vaut environ 4,5 litres). A l’époque, ils achètent le vin dans des barriques de 50 gallons, soit 225 litres. Petit à petit, les négociants bordelais commencent à mettre le vin en bouteilles. Pour faciliter leurs calculs, ils adoptent la bouteille de 75 cl. Ils peuvent ainsi remplir 300 bouteilles avec une barrique. De là vient aussi l’habitude de vendre le vin en caisses de 6 bouteilles, soit 4,5 litres ou un gallon.

Cette évolution est encouragée par les progrès de l’industrie du verre depuis le XVIIe siècle. Là encore, les Anglais ont joué un rôle essentiel. On leur doit la bouteille en verre épais, sombre, à fond piqué (pour des raisons de stabilité) et au goulot cylindrique renforcé par une bague : on peut ainsi enfoncer un bouchon de liège avec un maillet sans risquer de casser la bouteille.

Aujourd’hui, environ 30 milliards de bouteilles sont fabriquées chaque année dans le monde. Mais la suprématie de la bouteille en verre touche sans doute à sa fin. Lourde et fragile, elle est de plus en plus remplacée par l’éco-recharge : un contenant pratique, solide et léger, qui protège le vin de l’air et de la lumière.

C’est pourquoi Mywah a fait le choix de l’éco-recharge pour son bar à vin Edgar. Le vin bouchonné n’existe pas avec ce conditionnement. Chaque éco-recharge, d’une contenance de 3 ou 5 litres, se vide jusqu’à la dernière goutte. Une fois vide, elle prend moins de place qu’un cahier d’écolier et elle sera bientôt entièrement recyclable. Par rapport aux autres emballages (verre, carton, BIB, bouteille plastique), l’éco-recharge présente le meilleur bilan d’Analyse du cycle de vie (ACV). Le règne de la bouteille en verre est en train de s’achever, au profit d’un contenant plus moderne et plus écologique.

Photo : Marco Verch / Flickr CC BY 2.0